Me voici à Imerikanjaka, le village d’origine de mon grand père. Je n’ai pas mis les pieds à Madagascar depuis mes 10 ans. Originaire du pays, je suis née en France et parle très peu malgache.
Cela fait un moment que je souhaite m’investir dans un projet humanitaire à Mada. Quand l’association Rafamiray jeunes a ouvert ce projet, j’ai sauté sur l’occasion. Un des objectifs de l’association est d’œuvrer pour le développement socio-économique et culturel des jeunes du petit village Imérinjaka, situé à une vingtaine de kilomètres de la capitale malgache.
En effet, le taux d’analphabétisme dans cette zone est très élevé. La jeunesse est victime de marginalisation : faute d’éducation et de formation, elle voit sa survie culturelle compromise.
Mission : Cours d’informatique
Nous sommes en avril 2012. Après 9 h de vol et une grosse sieste, je retrouve le groupe de filles qui participe à la mission. Parmi elles, des ingénieurs agronomes et infirmières.
L’objectif de ma mission est de donner des cours « d’informatique » aux enfants du village. À ma disposition, 6 ordinateurs portables et un générateur à essence pour les faires tourner. Des cours d’informatique dans un village ou il n y ‘a pas d’électricité ? On peut se demander à quoi ca peut bien servir.
De plus en plus, les communications web se développent à Madagascar. Mais il est vrai que l’accès à un ordinateur personnel et internet est encore réservé aux plus fortunés.
Nombreux sont ceux qui n’avaient jamais touché un ordinateur auparavant. Cette mission a été pour eux l’occasion d’en apprendre les bases, afin d’être capables d’utiliser un ordinateur dans un cyber café par exemple.
Ma première classe de 8 élèves
Les cours ont eu lieu chaque après-midi dans la maison d’une habitante du village, Fara, très accueillante, elle parlait français, ce qui m’a grandement facilité la tâche. Pour mon premier cours j’étais vraiment stressée, je n’avais jamais vraiment fait ca, et j’étais intimidée, car j’avais l’impression d’être ridicule à chaque fois que je tentais de dire quelque chose en malgache. Fara me rassurait en me disant que les élèves sont hyper timides aussi. Mon premier cours consistait à expliquer la composition d’un ordinateur. À tour de rôle, les élèves allumèrent les machines. C’était vraiment une première sensibilisation à l’environnement Windows.
Traitement de texte paint et démineur
Pour le cours suivant, j’ai demandé à chaque élève de préparer un petit texte ou même d’apporter un livre pour le cours de traitement de texte. Le lendemain matin, j’étais contente de compter 2 élèves supplémentaires pour le cours. Au total une classe 8 élèves tous âgés 12 et 18 ans. Certains progressaient plus vite que d’autres, mais chacun avait vraiment l’air d’apprécier le cours. J’ai continué en alternant le traitement de texte et dessins avec paint et le quart d’heure démineur à la fin de chaque cours. Le dernier jour, j’ai pu faire imprimer les textes afin que chacun puisse garder une trace de son travail.
Bilan des 10 jours
Ce fut une expérience enrichissante, car elle m’a réellement donné le goût d’enseigner. Je pense recommencer, et pourquoi pas donner des cours de français ou d’anglais pendant mon voyage en Asie. Rien n’est encore vraiment fixé, mais ce qui est certain c’est que je le ferai à nouveau.
Pour ceux qui seraient intéressés par une mission : Rafamiray jeunes